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Marchés financiers : que retenir du premier semestre ?

Entre inflation, remontée des taux et volatilité des marchés, le système financier a connu des tensions importantes au premier semestre 2023, notamment dans le sillage des faillites des banques régionales aux Etats-Unis et des difficultés du Crédit Suisse. Malgré un contexte économique incertain, le marché des actions s’est montré résilient face au ralentissement de la croissance avec des perspectives économiques en amélioration depuis 2022.

Jean-Patrice Prudhomme, Directeur de la Gestion chez Milleis Banque Privée, dresse le bilan de ce premier semestre 2023 et présente les perspectives pour le second semestre.



Quel bilan peut-on faire des marchés au premier semestre ?

Le premier semestre se termine sur une note très positive pour les actions mondiales en hausse de 12,8 % en dollar et de 10,6 % en euro. Ces dernières ont été soutenues par le ralentissement de l’inflation et la stabilité des taux obligataires depuis le début de l’année.

Les actions ont profité de la baisse de la volatilité à la suite des solutions apportées à la crise bancaire américaine et au plafond de la dette américaine. La technologie a ainsi été l’un des secteurs les plus performants sur cette période grâce, entre autres, à la thématique de l’intelligence artificielle. Les secteurs plus cycliques comme l’énergie et les ressources naturelles ont en revanche été pénalisées par les perspectives de ralentissement de l’économie mondiale.

D’un point de vue macroéconomique, les actions américaines ont été portées par ces tendances sectorielles grâce à la forte pondération de ses indices en valeurs technologiques. L’indice S&P500(1) a progressé de 15,9 % : sans les sept grandes valeurs (Amazon, Apple, Alphabet, Microsoft, Meta, Nvidia et Tesla) qui représentent 28,5 % de la capitalisation boursière américaine, l’indice S&P500 n’aurait progressé que de 2,5 % depuis le début de l’année. Les actions françaises ont quant à elles été tirées par le secteur du luxe permettant à l’indice CAC 40 de progresser de 14,3 %.



Comment ont évolué l’inflation et les taux d’intérêt ?

Après un pic d’inflation atteint en juin 2022 à 9,2 % aux Etats-Unis et en octobre 2022 à 10,6 % pour la zone euro, la désinflation s’est poursuivie tout au long du premier semestre grâce à la baisse du prix de l’énergie et des matières premières. Aux Etats-Unis, l’inflation est ainsi passée de 6,5 % en décembre 2022 à 4 % en juin. Même phénomène pour la zone euro dont le taux d’inflation est passé de 9,2 % à 5,5 %.

Les banques centrales ont continué pendant le premier semestre leur politique de lutte contre l’inflation. La Réserve fédérale américaine (Fed) a augmenté son principal taux directeur de 0,75 % pour le porter à 5,25 %, et la Banque centrale européenne (BCE) a elle relevé son taux de dépôt de 1,5 % pour le porter à 3,5 %.

Mais la lutte contre l’inflation n’est pas terminée. Face à la persistance de la hausse des prix, les banques centrales sont incitées à remonter leurs taux directeurs pour se rapprocher de leur objectif de 2 % de croissance attendu fin 2024, début 2025. Elles pourraient ainsi opérer selon le consensus des économistes une nouvelle hausse au second semestre de 0,25 % par la Fed à 5,5 % et de 0,5 % par la BCE à 4 %.

Cependant, la hausse des taux a créé des opportunités dans le domaine des placements obligataires. Même s’ils peuvent représenter un certain risque, notamment en raison de leur faible niveau de solvabilité, ces derniers se sont stabilisés au premier semestre pour atteindre 2,9 % pour l’OAT 10 ans(2), 4,3 % pour la moyenne des obligations d’entreprises bien notées, et 7,7 % pour la moyenne des obligations à haut rendement. En effet, les rendements des obligations d’Etat à court terme ont remonté avec les politiques monétaires et sont aujourd’hui supérieurs à ceux des obligations à long terme, directement impactés par le ralentissement de l’économie mondiale.




Quel impact cette hausse des taux peut-elle avoir sur l’économie au second semestre ?

Les hausses de taux pénalisent l’investissement et la consommation. Elles contribuent ainsi au ralentissement de l’économie qui se fait davantage sentir en zone euro (actuellement entrée en récession) par rapport aux Etats-Unis, où le produit intérieur brut a progressé de 2 % au premier trimestre.

Selon un rapport récent de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), un ralentissement de la croissance mondiale de 3,3 % en 2022 à 2,7 % en 2023 est à prévoir. Si la dynamique du marché de l’emploi rend l’économie plus résiliente, la hausse des prix et des taux entraîne une baisse du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages.



Dans ce contexte, quelle est votre recommandation pour optimiser son patrimoine ?

Notre statégie, dans le respect de chaque orientation de gestion, est de privilégier la diversification de son patrimoine entre les grandes classes d’actifs.

Se tourner vers certains actifs obligataires devenus attractifs est une option : le rendement des obligations d’entreprise a ainsi progressé de 3 % à 4 % en 2022. Les actifs non cotés sont aussi une piste à suivre car ils sont complémentaires des actifs cotés. Ils sont moins volatiles, mais ils sont aussi moins liquides. Dans un patrimoine assez important, et dans le cadre d’investissement à long terme, il peut être intéressant de se positionner sur des actifs non cotés comme l’immobilier, notamment les SCPI et OPCI qui bénéficient d’un rendement stable - entre 4 et 4,5 % en moyenne – depuis plusieurs années. Ces actifs présentent également l’avantage de diversifier son patrimoine immobilier.

Par ailleurs, l’investissement locatif, grâce à l’indice de référence des loyers (IRL), peut également s’avérer être une protection intéressante contre les effets inflationnistes. Calculé chaque trimestre, l’IRL prend en compte la hausse des prix des mois passés. Ce mécanisme, malgré une fiscalité qui pourrait s’avérer dissuasive, permet donc de réajuster régulièrement le loyer par rapport à l’évolution du coût de la vie.

Cependant, le rendement n’est pas le seul élément à prendre en compte. Outre les évolutions du marché, il faut choisir la bonne enveloppe fiscale, à savoir celle qui permet d’atténuer la fiscalité appliquée aux revenus et aux plus-values que l’on tire du patrimoine.

Nous vous rappelons que ces investissements peuvent varier tant à la baisse qu’à la hausse et comportent un risque de perte en capital partiel ou total. Plus le rendement est élevé, plus le risque de perte en capital l’est également. Les performances passés ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.


(1) L’indice S&P 500 est un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux Etats-Unis.
(2) Le taux OAT 10 ans (Obligations assimilables du Trésor) représente le taux fixe sur lequel l’Etat français emprunte sur une durée de 10 ans.

Publié le 26/07/2023

Cette page a été publiée le 20/09/2023